Les fondations sont fondamentales ! Voilà une belle lapalissade qui pourtant n'est pas toujours observée. Pour qu'une maison soit stable et ne pâtisse pas des mouvements du terrain, même imperceptibles, ses fondations doivent répondre à certaines contraintes physiques, mais comment les déterminer ?
Les fondations d'une maison doivent être pensées par rapport à sa configuration et sa masse, ainsi que la nature du terrain qui conditionne le type de fondations à choisir.
Dessiner sa maison ne pose aucun problème, mais il faut ensuite vérifier la faisabilité de votre projet.
Une enquête de voisinage
La première étude à faire est de vous renseigner auprès de votre mairie pour connaître certaines spécificités de la région où vous vous trouvez. Elle peut également vous indiquer la présence d'une nappe phréatique sous votre maison.
Il convient ensuite d'observer le voisinage pour avoir une idée de la stabilité du terrain.
Des arbres inclinés ou des murs penchés et/ou fissurés représentent un bon exemple de terrain instable. Procédez également à quelques recherches sur Internet, notamment sur le site gouvernemental georisques.gouv.fr, qui vous donnera plus d'indications quant à l'exposition aux risques géologiques et sismiques.
Observez la composition de votre terre
Constatez déjà la pente naturelle de votre terrain qui, plus elle est prononcée, plus elle alourdira la facture des fondations. Il faudra peut-être compter l'ajout un remblai coûteux.
Un terrain argileux est très mouvant. En temps de sécheresse, il se rétracte, et se gonfle lorsque les pluies reviennent. Les fondations dans ce cas sont extrêmement sollicitées.
Vous devez également vous renseigner sur les cavités du sol provenant de galeries souterraines, de nappes phréatiques, ou tout simplement de sa composition calcaire.
Observez les arbres autour de vous : les roseaux, peupliers ou saules adorent l'eau et ne poussent que dans des sols gorgés d'eau. Attention à ne pas détruire l'équilibre en défrichant cette végétation protectrice, la conséquence en est la montée du niveau de l'eau.
Considérez les divers risques applicables à votre terrain : inondations, gel, sécheresse, séismes, glissements de terrain, présence de gaz radon (un gaz radioactif présent à l'état naturel dans le sol)…
Maintenant que vous avez dégrossi le sujet, il est temps de passer à une méthode scientifique exigeante et précise : l'étude de sol.
Pour connaître très précisément la nature de votre terrain, un géotechnicien procède à des carottages sur l'emplacement de votre future maison. L'analyse de ces échantillons prélevés donne lieu à un rapport à transmettre à l’ingénieur béton.
Avec la loi ELAN de novembre 2018, l'étude de sol devrait devenir obligatoire dans les zones argileuses, dès la fin du premier semestre 2019.
Dans tous les autres cas, elle demeure indispensable et est vivement conseillée. Toute votre maison va reposer sur ces fondations, d'où l'importance cruciale de les calibrer correctement. Il est vraiment déraisonnable de mettre en jeu la pérennité de votre bâti pour éviter une étude peu coûteuse.
D'autre part, renseignez-vous auprès de votre assureur. Il est possible qu'il pratique des prix différents selon si vous avez oui ou non procédé à une étude de sol. Il peut également inscrire des conditions restrictives en cas de sinistre.
L'étude géotechnique vous fait découvrir tous les secrets de la composition de votre sol et vous donne les premières pistes quant à la configuration de vos fondations :
- un terrain souple est instable : les ouvrages enterrés doivent être renforcés en proportion, ainsi que l'encadrement des grandes ouvertures;
- un sol argileux peut présenter des risques de rétractation et de gonflement. Le dimensionnement des fondations doit tenir compte d'un futur effet de tassement ou d'affaissement de terrain;
- un sol imperméable nécessite un drainage, un vide-sanitaire, et même éventuellement un cuvelage dans les cas extrêmes…
Votre constructeur dispose maintenant de nouvelles informations, mais il a besoin d'une autre enquête pour être exhaustif : l'étude béton.
Une construction maison pas cher ne signifie pas une construction bâclée, bien au contraire, l'étude béton est là pour vous aider à réaliser des économies.
Il revient au constructeur de s’assurer du type de fondations qui correspond à la configuration de votre construction. Maintenant qu'il connaît précisément de quoi est composé votre sol, il va faire appel à un ingénieur béton qui va procéder à l'étude béton armé.
Cette étude permet d'optimiser la qualité des fondations et d'assurer à la future maison une plus longue espérance de vie. N'importe quel constructeur sérieux ne s'engage pas dans la construction d'un bâtiment sans connaître précisément les besoins en béton armé. D'ailleurs, votre assureur peut vous la réclamer pour souscrire une assurance dommage-ouvrage.
Dans tous les cas, elle permet d'avoir les fondations convenant parfaitement au type de maison et de sol que vous avez et vous pouvez à ce stade obtenir des devis précis, et surtout plus justes.
Les études béton armé sont réalisées selon les normes en vigueur, c'est-à-dire les DTU, le BAEL, les Eurocodes, le PS92.
L'ingénieur béton rédige ensuite ses recommandations et préconise le type de fondations adéquat. Il définit la dimension des armatures, en précisant le dosage du béton et les caractéristiques du ferraillage.
Le coût des fondations est ainsi calculé au plus juste, le constructeur peut tracer définitivement le plan de fondation.
Une fois les conclusions des rapports de l'étude de sol et de l'étude béton connues, l’ingénieur béton opte pour le type de fondations approprié.
Les fondations directes ou fondations superficielles
Le procédé consiste à utiliser du béton, mais disposé sur une zone élargie et non profonde, sous tous les murs portant.
Les murs plus larges nécessitent un support plus large, tandis que les murs plus fins, généralement à l'intérieur et non porteur, n'en ont pas besoin.
Les fondations sur semelles
Les mêmes que les fondations directes, mais cette fois-ci enrichies de fer pour devenir du béton armé.
Elles ont l'avantage de nécessiter moins de matière première puisque le béton armé solidifie l'ouvrage, d'où l'importance de l'étude béton.
Les fondations sur pieux ou puits
Lorsque le sol d'assise est trop profond, comme pour les terrains marécageux, les fondations sur pieux sont recommandées.
La stabilité provient des pieux ou du puits en béton qui sont intégrés dans le sol.
Le radier ou la dalle flottante
Il s'agit d'une dalle coulée directement dans le sol et non pas soutenue par des socles de fondation.
On l'utilise pour les zones très humides, notamment pour les constructions sur un terre-plein sans vide-sanitaire.
Prenons l'exemple d'une construction de 116 m2 de surface de sol. À la suite de l'étude de sol, le constructeur a opté pour les fondations de type semelle filante de 80 cm.
En procédant à une étude béton, il est apparu que changer pour des fondations en semelle isolée de 1,20 x 1,20 m, relié par des longrines de 40 cm d'épaisseur, permettait une économie de plus de 50% de béton, passant de 70 m3 à 32 m3.
Si l'on considère le prix moyen d'un Béton Prêt à l'Emploi – le BPE – de 160 €, l’étude béton aura permis d'économiser 6080 €.
L'utilité de l'étude saute aux yeux, d'une part pour le volet économique et d'autre part, sur le volet sécuritaire, car le propriétaire de la maison est assuré d'avoir parfaitement calibré ses fondations, assurant une meilleure résistance dans le temps de sa maison.
Procéder à une étude de sol, ainsi qu'à une étude béton permet de réaliser des économies sur le gros œuvre, et être sûr de la solidité de votre maison. Chaque maison est unique et mérite un examen attentif de ses fondations. Et vous ? Comment avez-vous procédé ? N'hésitez pas à nous faire partager votre expérience et à nous poser vos questions!